Si, comme tout le monde.
En tant que cycliste, j'ai l'avantage d'être sur trois roues et de ne pas pouvoir tomber (en cas de verglas), et si je me renverse (c'est possible), je glisse sur la route protégé par mon carénage. Je suis donc un peu plus protégé qu'un cycliste.
Mais, mon vélomobile de 35kg ne fera jamais le poids percuté par une voiture de plus d'une tonne. Je partage cette vulnérabilité avec n'importe quel piéton, cycliste, scooter, et petites voitures face aux énormes monospaces, SUV, et 4x4 de ville. J'essaie d'être visible, d'avoir un comportement responsable, mais l'erreur est humaine et le risque zéro n'existe pas. Un jour ou l'autre, je me ferai percuter et écrabouiller. Reste à espérer que ce sera par un vélo plutôt que par un Hummer.

Que les conducteurs de voiture se rassurent : avec mon  vélomobile, je n'ai encore jamais réussi à écraser une voiture, pas même un 4x4. Mais, dans le doute, vous pouvez vous offrir un tank d'occasion (l'armée destocke) afin d'être correctement protégé quand vous allez chercher votre pain à 3 km de chez vous. ;)
Comme tout conducteur, même excessivement prudent, je serai sans doute responsable d'un accident. Ce jour là, je préfère être à bord de mon vélomobile de 35kg plutôt qu'à bord d'une voiture qui ne laissera aucune chance à la personne ou à l'objet percuté (cycliste, piéton, poussette, ou... voiture de collection anéantie par le choc). Néanmoins, un jour, je me ferai peut-être percuté par quelqu'un. Ce jour là, j'espère que ce sera un cycliste plutôt que par une bagnole de plus d'une tonne.
Quand je roule en vélomobile, je n'utilise pas ma voiture (qui reste chez moi). Donc, je suis un danger en moins sur la route. Néanmoins, je reste quand même dangereux pour les piétons, les cyclistes, et les scooters avec qui je peux entrer en collision.
Mon vélomobile est aussi silencieux qu'un vélo, et roule à vive allure. J'ai donc une petite sonnette sympathique que j'utilise de temps en temps pour attirer l'attention des piétons ou des vélos qui ne m'auraient pas vu. Encore faut-il que je les vois cachés derrière les voitures de plus en plus hautes qui envahissent les villes...

Comme tous les vélos, scooters et petites voitures, mon vélomobile est facilement caché à côté des voitures qui "dominent la route". Est-ce un problème ? Assurément ! Et pourtant... le problème est fondamentalement ailleurs...

Imaginons la situation suivante : vous roulez en ville et une personne apparaît subitement devant vos roues ! Catastrophe ! Faute d'avoir pu freiner à temps, c'est l'accident ! Qui est responsable ? C'est vous ! Même si vous trouvez toutes les excuses du monde (nuit, pluie, buée, brouillard, déconcentration, assoupissement, réglage de votre auto-radio, éternuement, malaise...) et même en disant : "on ne vous voyait pas", ça ne change rien : vous venez de percuter quelqu'un. Ce jour là, si vos roues sont celles d'un monospace ou un 4x4, je ne donne pas cher de la personne percutée. Par contre, si vos roues sont celles d'un vélo, vous vous féliciterez d'avoir choisi un véhicule justement moins dangereux. Vous en serez quitte pour une bonne frayeur et quelques égratignures... et la personne percutée sera peut être encore vivante !

Partant de ce constat, j'ai choisi de rouler au maximum avec un engin léger plutôt qu'avec ma voiture. Mais, n'ayant pas envie de me faire écraser, j'essaie de me rendre le plus visible possible compte tenu de ma taille :
Pour être visible, je dispose...
- d'une carrosserie blanche (2m85 de long, 80 cm de large, 90 cm de haut).
- de clignotants et de warnings.
- de très bons éclairages allumés de jour comme de nuit.
- un système qui me permet de faire des appels de phare.
- des bandes réfléchissantes un peu partout sur la carrosserie.
- d'une sonnette et d'un klaxon électrique un peu puissant pour attirer l'attention si besoin.
C'est déjà mieux qu'un simple vélo !

Pour rester visible en ville :
Je peux rouler à 45km/h sur le plat si besoin (ce que je ne peux pas faire en vélo droit). Ça me permet de rester dans le flux et les voitures n'ont alors plus vraiment intérêt à me doubler ni à me coller. Et ça change tout pour ma sécurité et pour ma visibilité ! Je peux me comporter comme une voiture, me décaler au milieu de la route sans embêter les voitures derrière moi, laisser une distance de sécurité avec les voitures garées sur le côté de la route et éviter les portières qui s'ouvrent juste devant mes roues. Je peux m'arranger pour que les conducteurs m'aient toujours à l'oeil dans leur rétro. Je double rarement les files de voitures (ni par la droite, ni par la gauche). Si possible, j'évite les parkings, et j'évite de me retrouver derrière un monospace qui ne peut rien voir quand il recule...

En campagne :
Ma vitesse fait que l'on me double moins souvent, et quand je me fais doubler, les voitures se décalent très nettement sur la voie de gauche. Je n'ai jamais été frôlé jusqu'à présent. Comparativement, en vélo droit, sur ces mêmes trajets, je me fais très souvent frôlé par les voitures... La différence est nette. Je me sens bien plus en sécurité quand je roule en vélomobile et j'ai vraiment l'impression d'être vu.

Alors bien sûr, on me reprochera toujours d'être trop bas et certaines situations font que je suis peu visible. C'est le cas sur les parkings (les voitures récentes sont toutes plus hautes que les modèles précédents et les conducteurs ne voient plus grand chose quand ils reculent par exemple). Je redouble donc de prudence dans ces zones là...

J'ai acheté ma Clio diesel d'occasion avec 28 000 km au compteur; elle avait deux ans. Je ne l'ai pas acheté neuve car une voiture décote énormément les deux premières années. Je l'ai gardé depuis 10 ans...
J'ai tout bien noté : entre l'achat et la revente, la carte grise, l'assurance, l'entretien, l'essence, j'aurai dépensé au total 29 000 euros, sur une période de 129 mois d'utilisation, et 132 000 km parcourus (12 000 km par an). Ma voiture m'a donc coûté 20 centimes d'euro du km.
Finalement, l'essence représente 36% de mes dépenses, la décote représente 34%, l'assurance 15%, l'entretien 15%. Quand je fais un plein pour 1000 km, je dépense réellement 220 euros, et non 60 euros comme me le dit la pompe...

Un vélomobile est très (trop) cher compte tenu de la technologie embarquée.
Jugez plutôt : mon vélomobile n'est pas en fibres de carbone (mais en fibre de verre comme sur les kayaks), il n'a pas de changement de vitesse dans le moyeu, pas de frein à disque hydraulique, pas de cardan, pas de système pour faire marche arrière. Il possède des vitesses classiques (comme sur un VTT : 3 plateaux, 9 pignons), une chaîne de vélo classique, des pneus de vélos classiques (avec chambres à air qui peuvent se percer). A part sa coque très aérodynamique, cet engin n'a rien d'exceptionnel techniquement.
Mais, les vélomobiles sont fabriqués en petites séries par des artisans. Les prix ne pourront baisser que si ces véhicules sont construits à la chaîne, par milliers d'exemplaires. Pour le prix d'un vélomobile, vous pouvez acheter deux petits scooters électriques, ou même trois vélos électriques. J'ai longuement réfléchi avant d'acheter.

Mon vélomobile est un vélo. Donc, je peux rouler partout où un vélo peut rouler. Je n'ai pas l'obligation d'être assuré comme le sont les véhicules motorisés, ni d'avoir une plaque d'immatriculation, ni de porter un casque. Je n'ai pas besoin d'homologation.

Non, je pédale. Il est néanmoins possible de rajouter un moteur électrique en option. En ce qui me concerne, sur le plat, je roule déjà à environ 40 km/h, donc, un moteur (limité à 25 km/h d'après la loi) ne me servirait que dans les côtes. Or, compte tenu du surcoût d'un moteur, je trouve qu'il n'y a pas assez de côtes sur mes parcours pour que ça vaille le coût. Donc, pour le moment, je fais sans et ça me convient très bien.

J'ai un guidon pour faire tourner les deux roues avant directrices. J'ai un pédalier de vélo, avec une chaine, trois plateaux et 8 pignons. La roue arrière est motrice et la chaîne passe donc sous mon siège. J'ai deux freins tambours sur les roues avant. Je dispose de deux trous sous les pieds, pour pouvoir poser les pieds au sol si besoin et reculer (car je n'ai pas de marche arrière).
J'ai un siège dans lequel je suis allongé pour pédaler : la position est similaire à celle que l'on peut avoir quand on est affalé dans un canapé avec les pieds posés sur une table basse. C'est assez confortable. En plus du carénage, pour me protéger de la pluie et du vent, j'ai une "jupe" de pluie (un peu comme sur les kayaks) et un petit toit quand les conditions sont vraiment mauvaises.
Contrairement à la majorité des vélos, je dispose de clignotants et lorsque je freine, mes feux arrières s'allument. Je possède aussi des feux avants et arrière à LED assez puissants alimentés par une petite batterie que je recharge sur le secteur, comme pour un téléphone portable (il n'y a pas de dynamo).
Derrière mon siège (qui peut basculer vers l'avant), je dispose d'un coffre d'environ 70-80 litres. Je l'utilise pour y ranger mon toit, mon pain, mes courses ou des affaires de bricolage ou de randonnée (tente, sac de couchage, vêtements...).

Faisons d'abord le portrait du moteur : né en 1978, 1m80 et 75 kg. Je ne suis pas sportif et je n'ai jamais fait de sport régulièrement. Par contre, j'ai toujours utilisé un vélo pour me déplacer en ville et à des fins utilitaire (mais jamais sportive). Depuis mes 25 ans, j'essaie d'aller courir régulièrement pour garder la forme, mais, ça ne dure jamais bien longtemps, car rébarbatif et je finis invariablement par dire "j'irai demain" ... Je suis loin d'être un sportif sérieux...
Ma vitesse sur le plat :
Sur le plat, il est rare que je roule à moins de 30 km/h. Ce vélomobile, très aérodynamique, me permet de rouler entre 37 et 42km/h en vitesse de croisière. Quand je pousse à fond sur les pédales et que le revêtement est de bonne qualité, j'atteins les 57 km/h (record personnel, et sueur garantie) mais je ne tiens pas cette vitesse plus de 500 mètres. Ce que je retiens, c'est que je peux aller plus vite (et plus loin) qu'en vélo droit, à effort égal, en particulier sur des parcours assez plats. Je connais certaines personnes qui sont capables de dépasser les 60 km/h sur le plat. Je n'y arrive pas encore...
Ma lenteur en côte :
Le vélomobile, lourd de ses 35 kg, est particulièrement infernal dans les longues côtes. A tel point que je ne suis pas mécontent quand j'arrive à les franchir à plus de 8 ou 12km/h... Je prends mon mal en patience, termine complètement en sueur été comme hiver, et ça constitue souvent une petite épreuve physique. En vélo droit, ces mêmes côtes ne m'ont jamais parues aussi insurmontables.
Cependant, il y a des reliefs très intéressants pour le vélomobile : ce sont les successions de petites descentes et petites montées (sur des longueurs de 100m par exemple). Dès que je peux descendre à 50 ou 60 km/h, je me retrouve à avaler la côte qui suit sur mon élan. Je suis ainsi parfois à 30 km/h au sommet de ce genre de côte. Je ne peux pas faire aussi bien en vélo droit.
Ma vitesse moyenne (novembre 2013) :
• Sur des longs trajets traversant des villages (trajet de 100km sur départementale), ma meilleure moyenne est actuellement de 31km/h (chargé avec 8 kg d'affaires, mais, ça ne change rien sur ce type de trajet assez plat). Je n'ai jamais fait de si long trajets en vélo droit, donc, je ne peux pas comparer.
• En zone urbaine (pas très dense), ma vitesse moyenne est d'environ 24-25 km/h. Je ne suis pas certain d'être tellement plus rapide que les vélos droits dans les zones un peu plus denses. Si je double effectivement les vélos droits sur les grandes routes droites en roulant quasiment à la vitesse d'un scooter, les vélos ont une souplesse à l'usage qui les rend parfaits quand le trafic se densifie.

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